« Le rire est le chemin le plus court entre deux personnes « Charlie Chaplin Belgique 2023. Retour aux sources, la pluie, le béton, la brique rouge, les frites, les amis et la famille. Mais aussi retour pour Jo et Mirabelle dans quelques centres pour demandeurs d’asile. Ces lieux où chaque année, des familles du monde entier arrivent ici, en attendant leurs papiers, la paix, leur famille. Elena (nom d’emprunt) maman de six enfants, est arrivée d’Ukraine, il y déjà plusieurs mois. Quatre de ses enfants sont avec elle dans un grand centre à Bruxelles. Les deux autres sont toujours là-bas. A chaque instant, elle pense à eux… Mais samedi dernier, durant quarante cinq minutes, ses éclats de rires ont animé les personnages de Jo et Mirabelle, qui continuaient de plus belle. Dans le monde, nous avons ce langage en commun, le rire. Il est universel et a le pouvoir de nous faire tout oublier l’espace d’un instant. A la fin du spectacle, Elena s’est confiée et nous a chaudement remercié pour cette bulle d’air que nous avions apportée. Mais c’est nous qui la remercions pour son rire et ses confidences, notre plus beau cadeau en tant que clowns… avec le rire, les yeux écarquillés et l’engagement du petit Mohamed au premier rang. Nous avons été heureux de partager ces moments si précieux, ceux qui nous rappelle pourquoi nous faisons le plus beau métier du monde.
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Sur cette route, nous avons vécu tellement de choses qu’il est difficile de tout raconter. Entre nos aventures personnelles, nos spectacles, et les aventures de ceux que nous avons rencontrés, nous ne savons pas par où commencer. Des émotions de toutes les couleurs, des hauts, des bas, des rires et des pleurs. Ce sont les rencontres qui ont fait la force de ce voyage. Les sédentaires qui nous ont permi d’avancer et les nomades pour lesquels nous avons joué…. Tous nous ont ouvert leur porte et leur cœur. Des cultures bien différentes, des langues aussi complexent les unes que les autres… Mais le rire est universel. FranceParmi les français révoltés, nous rencontrons ces gars qui ont bravé le désert, la mer et les montagnes enneigées. Nous les entendons rire comme des gamins à la vue des ficelles de Mirabelle. Suisse« Nous n’avons pas besoin de rire, nous avons besoin de papiers» « je t’en donne moi des papiers » répond Jo… elle sourit… Et pourquoi pas essayer d’avoir les deux ? AutricheImmersion au Kurdistan, clowns à temps plein autour de tous ces enfants. HongrieMais où sont les réfugiés ? Bosnie-HerzégovineL’amour d’une Mama dépasse toutes les langues. Albanie"L’Albanie c’est différent de l’Europe, on accueille pas les inconnus chez soi…" Nous raconte notre première conductrice. Elle avait bien raison, L’Albanie, c’est différent de l’Europe, les portes s’ouvrent sans même y frapper. Grèce- « Madame ? Finish ? » - « Yes. » - « Ok. You finish, me no finish! » « Tomorrow, you come? » Les enfants nous sautent dans les bras, les ados nous « check », les papas nous invitent à boire le thé et les mamans nous sourient, la main sur le cœur. BulgarieCelui qui est capable de voyager 50 heures en train pour te retrouver... c'est plus qu'un ami! Merci Balou. TurquieLes opportunités de jeux sont là et les rires nous réchauffent le cœur. Les enfants chantent à tue-tête « Maffi Mouchkila » dès qu’ils nous croisent. Cette chanson qui signifie que tu vivras ta vie sans aucun soucis, philosophie… C’est ce que Jo et Mirabelle leur souhaitent. Nous savons que notre présence est éphémère, mais la guerre aussi, non ? Six mois que nous voyageons à la rencontre des ces hommes, femmes et enfants qui fuient la violence et l’insécurité, sur la route des réfugiés à contre-courant. C’est ici que la « Mission Marhababikoum » prend fin, au début du chemin pour certains. Dans ce monde insensé, deux clowns innocents arrivent avec comme seul bouclier, l’amour, le rire et l’espoir. Aussi fragiles qu’un papillon nous voulons continuer notre mission, celle de fleu-rire l’amour dans le cœur des Hommes… Et maintenant? Clownistan?
Au pays du Grand Nord, les aurores boréales sont nos sources de lumières. De rose et d'émeraudes, elles dansent au-dessus de nos têtes rêveuses. Sommes-nous le jour ou la nuit ? Tout cela n’a pas d’importance. Le froid, comme seul ami, nous conduit à des routes inespérées. Lever le pouce sur la route d'hiver en direction d’Inuvik, tel est notre objectif, dépasser le cercle arctique pour y faire jouer Jo et Mirabelle. L'idée est folle, toute personne pourvu de bon sens dirait que nous sommes complètement inconscients, fêlés? Mais … « Heureux sont les fêlés car ils laissent passer en eux la lumière ». Arrivés à la dernière communauté, c’est ici que la route se termine et que le début de notre expédition commence. Vêtus comme des trappeurs, nous sommes prêts à affronter la glace… Aucune voiture en vue durant les premières heures. Attendre, danser, courir et espérer… Nos doigts se crispent, nos sourires se figent, et ma barbe se glace. Arriverons-nous à traverser cette « Winter road »? Faire demi tour n'est pas imaginable… Un long silence est perturbé par un bruit assourdissant, une parade de camion en vue ! C'est notre chance! Amandine sort son plus beau sourire, je redresse mon duvet et l’embarquement peut commencer. Un cri de joie et hop nous sommes à bord de ce grand « Monster ». - Cette route continue bien vers Inuvik? - I don’t think so … La course est lancée et nous irons au bout de cette « route » coute que coute. Dans le camion des règles de sécurité, des numéros d’urgence, une liste avec les choses essentielles pour survivre en attendant les secours et en bonus du beurre de cacahuète. Nous sommes sauvés. L’impression d’être dans une vieille montagne russe rouillée: 20 km/h, ca balance, ca saute, ca secoue, ça tremblent, nos têtes vacillent de droite à gauche tandis que nos estomacs essaient de tenir le coup. Le rodéo prends fin tard le soir. Déposés à l’entrée du village, nos corps encore secoués du voyage, nous avançons tant bien que mal vers l’inconnu. Un « char » au gros phares nous arrête. - Where do you guys come from ? - From Belgium - No kidding, and where do you go ? - To Inuvik but now we are looking for a place to stay this night. - There’s no road for going to … But come in my truck, I will phone a friend, he could help you for tonight… - Oh thank you guys. - You are lucky, we thougt it was two cariboos, we were ready to shoot them. - Yes we are lucky… Une grande famille de pasteurs nous accueille chaleureusement, et nous passons notre première nuit dans une jolie petite église faite de rondins de bois. Le ventre remplis de gâteau aux carottes, nous pouvons poursuivre notre route. Le père pasteur tient absolument à nous offrir une hache pour survivre « au grand Nord ». Quoi de plus romantique pour fêter la Saint-Valentin. Cap nord, nous continuons notre pérégrination en compagnie d’un ours pro trump. Tandis que son discours fatiguent nos oreilles, nos regards sont bercés sur ces grands espaces enneigés. Epinettes, criques gelées, la Taïga est plongée dans un profond sommeil. Notre dernier trajet vers le bout de la route se passe plutôt comme le « Space Mountain » cette fois, en compagnie d’un « Manager » des Premières Nations. Notre vitesse s’accélère, nous nous accrochons au pick up, l’estomac d’Amandine se retourne à moitié. Le cercle polaire est dépassé, une meute de loup nous souhaite la bienvenue. Ouf… on est déjà arrivé. Colville Lake, village aux jolies maisons en rondins de bois perdues au milieu de la glace, les aurores boréales continuent de nous émerveiller. Nous découvrons une nouvelle culture, nous aimerions tellement approfondir ces rencontres mais la glace est quelque peu difficile à briser et les contacts glissent vers d’autres directions. Nous devons absolument créer l'opportunité de jouer notre spectacle. Peut-être qu’à Inuvik ce sera plus facile de trouver où jouer ? Mais comment y aller ? La Winter Road se termine, aucun véhicule ne continue plus haut. Aucun ? Sauf l’avion … Sans attendre, nous téléphonons à l’agence et proposons un troc: notre spectacle en échange de deux billets pour Inuvik. - Quelle genre de spectacle jouez-vous? - Heuu, nous vous envoyons toutes les infos par mail. Quelques minutes plus tard, une réponse arrive : Deux billets d’avion pour un spectacle dans l’école du village. Fous de joie, nous irons jusqu’au bout de notre rêve! Malheureusement, l’école est en congé. Anyway, nos trois avions nous attendent pour un embarquement immédiat. La tête dans les nuages, nous sommes maintenant en terre de glace. Welcome to the Artic Circle! Nous contactons les écoles de la ville, les associations, le centre d’amitié et les réseaux sociaux pour y faire jouer nos clowns. Mais rien n’y fait… La ville semble elle aussi être rentrée en hibernation... Les gens nous parlent d’une dernière route, celle qui va vers l’océan glacial Arctique, la route de glace vers Tuktoyaktuk (celle-ci glisse uniquement sur la rivière et l’océan). Et si on allait jusque là? Pous(cés) jusqu’au bout du monde, il semblerait qu’une force magnétique nous emmène toujours plus haut … Le thermomètre affiche les moins quarante degrés, nous sommes arrivés à notre destination final. Rien, le néant, une épaisse couche blanche au-dessus d’un petit village endormi par l’hiver. Nous passons la nuit dans un B&B en échange de grand déblayage de neige. Le prix pour une nuit est exorbitant. Nous proposons notre spectacle dans tous les coins du village. Mais ici, tout le monde semble « busy ». Tant pis, nous en profiterons simplement pour refroidir nos nez. Après tout, peut- être que Jo et Mirabelle ont eux aussi besoin d’hiberner. Une carte indique que nous sommes au sud de l’Arctique … Et maintenant on va où? Ce lieu nous inspire un refrain, et si on allait chez les voisins ? Trois esquimaux autour d’un braséro Ecoutaient l’un d’eux Qui sur son banjo Rythmait le mortel ennui Au pays du soleil de minuit Y a pas de soleil en Alaska Ouji Ouji Ouji Awawawa Sur la banquise pas de mimosa Pas de petit mouton sautant sur la gazon Pas de rutabaga et pas de bouillon gras Zoumbalazoum zoubalazoum zoubalazoum
De la Côte Nord aux mines d'Or
En route vers le Grand Nord De Jacques Cartier aux Dénés Nos pouces ont traversé le Canada entier Au pays de L'Orignal Sous notre bonne Etoile A la quête de notre Graal Admirer des Aurores Boréales A la poursuite du Soleil Nos yeux rivés vers le ciel Brillant sur les camions aux grands museaux Avec qui nous sillonons les ruisseaux Des forêts enneigés aux prairies dégelées Accompagnés de litres de cafés refiltrés 6000 kilomètres pour discuter De chasse et d'un climat changé Plusieurs heures nos pouces en l'air Emmitouflés dans nos Polaires Nous sommes peut-être fous, mais fiers De voyager dans le Nord en Hiver Le windshield brisé Le 60ème parallèle traversé Nos yeux omnibulés Le ciel se met à danser De Montréal à Chicoutimi en passant par Ottawa et Québec, les rencontres se poursuivent. Nous découvrons de la famille, retrouvons des amis et les amis de nos amis... Nous apprenons la culture du Hockey, des Battles, de la chasse, du skidoo (motoneige) et des quatre-roues, de la viande et des cafés Américano... Mais nous ne savions pas encore tout ce qui nous attendait... Quelques échos nous parviennent ... "Il va faire vraiment frette icitte" "Pourquoi passer l'hiver au Québec? Ça va vous prendre un bon équipement là" "Et si vous alliez vers les USA et puis vous remontez voir le pays en été" La météo est au coeur des conversations et nous n'y échappons pas... En attendant, nous profitons des couleurs de l'été indien et soufflons les 25 bougies d'Amandine. Mais nos nez et nos pouces n'ont pas peur de devenir rouges ... C est décidé nous irons à Sept-Iles. Il paraitrait qu’il n’y a rien à faire, que les gens se préparent à l’hiver. Que la neige est déjà au rendez- vous et que tout le monde "roule" en skidoo… C’est parfait, c’est exactement là où nous voulons aller! La route est longue pour y arriver depuis Chicoutimi. Une chance, nous y irons d’une traite grâce à Roberto. A notre arrivée, les flocons ne sont pas encore au rendez-vous. Nous prenons nos marques et pendant deux jours nous tentons de nous faire des contacts… Un vrai jeux de piste à travers la ville. Nous avons la chance de rencontrer Brigitte, qui en échange de quelques services, nous reçoit à l’auberge du Tangon. Plusieurs fois le téléphone retentit …Toute la ville est au courant que deux belges sont présent sur la Côte Nord. Les contrats s'enchaînent. Nous avons même droit à des interviews sur Radio-Canada et la radio de la communauté Innue. C'est au centre d'amitié autochtone que nous passerons la plupart de notre temps. Ce lieu de rencontres entre Québécois et Autochtones est le lieu rêver pour jouer notre spectacle… En ces lieux nous retrouvons un sens à notre voyage. Quelques liens se tissent et des amitiés se construisent. Le temps passe et nous prenons notre temps pour partir à la rencontre de l’autre, l’inconnu qui nous invite à passer du temps en sa compagnie. Bout à bout, notre voyage prend la forme d’une tournée improvisée le long de la route 138. Des petits villages de pêcheurs oubliés par le temps nous accueillent à bras ouverts: Rivière-au-Tonnerre, Longue-Pointe-de- Mingan, Ekuanitshit, Baie-Joann-Beetz, Natashquan, Nutashkuan... Nous terminons notre tournée au Graffiti, superbe salle de spectacle de Port-Cartier où quelques grands noms sont passés. Des rencontres à nous couper le souffle, nos clowns parlent presque Innus et maîtrisent le Québécois. La tournée terminée, les flocons sont tombés et de trocs en trocs, nous voici bien équipés pour l'hiver. C'est dans ce magnifique coin de pays que nous passons les fêtes. Un petit coin de paradis pour ... Dormir dans une Yourte au bord d'une rivière à moitié gelée - Dormir dans la "cabane au Canada" - Aller au bout de la route 138 - Faire du skidoo dans la neige folle - Ballade en Raquette et se perdre dans les sapins enneiges - Partir au colletage de lièvres - Récolter deux beaux sapins de Noël - Glisser les pentes en ski, snowboard, et crazy carpette … - Passer Noël auprès d'une famille parfaite - Tirer la queue de l’an avec une carabine - Danser le Country aux Chevaliers de Colombs - Et nous en passons des pires et des meilleures... Mais nous avons également eu la chance de savourer divers mets locaux. Le castor, le caribou, la fondue d'orignal et de perdrix, le Croab, la morue, la Cipaye, les patés chinois, les patés à la viande, le lièvre, et tant d'autres dont la célèbre poutine et le délicieux Sirop d'érable. Nous vous souhaitons une heureuse année 2017 et vous remercions tous pour votre accueil, votre générosité, ces partages, votre ouverture, ... Merci de nous avoir tant gâtés pour 2016 et de l'avoir rendue en une année de rêve. Que le meilleur vous revienne cette année et le reste de votre vie. Nous vous souhaitons beaucoup d'amour, de partage, de rire et d'humanité. Deux tempêtes de neige et nous sommes prêts à traverser le Canada en direction de Yellowknife.
Prendre un avion En quête d'une direction On s'en va faire de gros becs A la découverte du Québec, Les rencontres sont des révélations, Des Québécois jusqu'aux premières nations. Partir là-bas Ohh Canada Par dessus le hublot, nous sillonons des kilomètres d'océan, une immensité à perte de vue ... La Terre est proche, nous survolons une grande et longue pointe, on dirait presqu'une baleine. Les terres sont parsemées de champs et d'arbres aux feuilles rouges, orange, jaunes... C'est l'automne et l'été indien nous accueille à bras ouverts... Le stress et l'excitation montent, nous arrivons à destination. Nous y sommes!... Enfin presque Une douanière nous arrête: Que venez vous faire au Canada? "Du Tourisme" s'exclame en choeur le petit couple "Queshua" tout souriant. Un petit "programme", une petite "blague" sur la Belgique, ... et PAF, le Tampon. Oui oui, celui qui nous permet de décourir le Canada durant six mois! L'heure de récolter nos sacs à dos, un "gentil Toutou" nous saute dessus... hooo qu'il est accueillant ce pays, même les animaux sont attachants. Il en ressort un joli Sandwich. "Prends-le mon chouchou"... Euh. En fait, il est pas si Toutou que ça le chien... Et son maître n'a pas l'air de rigoler. "Votre fiche de déclaration!" Comment??? Il fallait déclarer le vieux Sandwich oublié dans le sac à main?? Et oui, jambon, fromage, oeufs, ... la totale. Impossible de s'expliquer... il faut voir avec les "portes de prison" qui suivent. Ouille... Nous nous retrouvons dans une file remplie de naïfs comme nous. C'est sûr, tant "d'innocents", ils ne nous laisserons pas passer comme ça. - "Mais en fait, on nous a permis de rentrer dans l'avion avec, on voulait le manger ou le jeter avant, puis on n'a pas eu faim, puis on n'a pas pensé que c'était de l'importation, on voulait pas en faire un cadeau de Noël, on savait pas... " - "1200$!" - " ... (surprise, larmes, choc émotionel, ... )" - "Import de nourriture non déclarée, 1200$" - "Mais... (même émotion)" - "La protection de l'agriculture du Canada, bla bla bla. Ca ira pour cette fois, mais signez ce document". - "Merci... " Et nous lisons que plus jamais nous n'aurons le droit d'apporter quoi que ce soit sur le territoire Canadien, même déclaré... Le Vieux sandwich emballé dans du cellophane, à moitié mangé par le chien, traîne sur le comptoir... Pas besoin d'aller le mettre à la poubelle, la dame "le détruira" elle-même... Sueurs au front, nous l'avons échappé bel. Échappons-nous de l'aéroport, vite, et faisons du pouce! Arrivés dans le centre de Montréal, nous sommes complètement perdus ... Tout est grand, les chars, les camions, les buildings, les routes, les magasins, les avenues, ... Et maintenant, on va où? Que fait-on? Sacs sur le dos, nous cherchons quelques endroits pour rencontrer du monde... Et du monde, il y en a! Tellement, que nous n'osons pas aller à leur rencontre... Nous trouvons quelques bons Wraps échappés dans la rue, et nous les dégustons en nous repausant dans un parc. Les heures tournent et le décalage horaire se fait ressentir... Après la "nuit" à l'aéroport de Bordeaux, les 7 heures 30 de vol et les 6 heures de moins, il va nous falloir trouver un lieu où dormir! Un homme vient à notre rencontre. - Vous allez bien? Est ce que je peux vous aider? - Peut-être, nous venons d'arriver il y a quelques heures et nous cherchons où dormir chez l'habitant ... - Oh je vois ce que vous voulez dire. Vous savez, nous sommes en Amérique du Nord, les gens ne sont pas habitués à ce genre de choses, j aimerais beaucoup vous aider, mais ma femme ne voudra pas, je suis vraiment désolé... Attendez un peu, on va prendre un café et je vais appeler des amis, ... La nuit tombe et rien ne fonctionne, tous nos "contacts" ne savent nous recevoir cette nuit... "J'ai peut-être une dernière solution pour vous ... Une cage d'escaliers dans le building de mon bureau. Pas très confortable, mais vous serez au chaud..." Nos paupières deviennent de plus en plus lourdes et nous acceptons. Tel des zombies, nous installons notre lit de fortune entre deux vélos et une carpette... En face de nous, de grands buildings vides éclairés nous rient au nez ... Quelques aller et venues autour de nous. Nous sommes dans le passage, nous remballons nos affaires, prêts à chercher la gare des bus. Un Monsieur passe et nous dit d'attendre. Nous attendons et nous nous endormons sur nos sacs... Soudainement: - "Vous avez besoin d'aide?" s'exclame un gars dans un beau "joual" <Parler populaire à base de français fortement contaminé par l'anglais, utilisé à Montréal>. Nous nous réveillons et le regardons avec nos têtes de zombies endormis. "Je veux pas vous faire de mal là, mais avez-vous besoin d'aide?" - Euh, bha on cherche un lieu où dormir ... - Mais vous pouvez pas dormir là, on va vous gêner, tenez prenez ça et aller dormir à l'hôtel du coin de la rue... - Mais on n'en veut pas, on préfère dormir chez quelqu'un... ou chez toi? - J'vais faire la fête toute la nuit, vaut mieux pour vous de vous reposer, allez, bonne nuit ... - Euh... Merci!!! ... Les zombies s'écrasent sous leurs sacs à dos, se lèvent lentement, et partent en titubant vers un gros nuage pour se reposer. Sommes-nous dans un rêve? où dans la réalité? Serait-ce le célèbre rêve américain? Bref nous n'y comprenons rien, Bienvenue en Amérique! A la suite de notre première nuit, nous rencontrons Xiaoping, venue de Chine il a une dizaine d'années pour travailler au Canada. Elle décide de nous accueillir et de nous faire visiter le "petit village de Montréal". Une belle rencontre dans un échange culturel Belgo-americo-chinoix.
Notre aventure continue, nous dormons chez des amis d'amis belges. Ils nous accueillent chaleureusement avant de prendre notre courage a deux pouces en direction d'Ottawa où nous rencontrerons, pour la première fois, le petit cousin Québecois de Quentin. Un grand stress s’empare de nos têtes et nos corps. Entre l’administratif, la santé, le matos, la création d’un nouveau numéro, les représentations de Machine Mouchkil, les au-revoir, la famille et les naissances que nous attendions… où mettre dans nos esprits que nous partons vivre autrement pour un bon bout de temps? La pancarte « Paris / Tour du monde #1 » en l’air, sourires géants, motivés comme jamais, … après cinq conducteurs, nous arrivons dans la périphérie, avec une maman de filles voyageuses. Elle nous invite à passer une agréable soirée en sa compagnie et une confortable nuit. Depuis tous nos voyages en auto-stop, nous nous efforcions d’éviter Paris. La peur de la grosse galère réputée… pour le moment, ça commence bien. Muriel nous dépose à une station essence, une demande et nous voici au pied de la Tour Eiffel. Nous passons un peu de bon temps, profitons de la capitale, marchons, … L’heure passe, nous devons continuer le stop… Dans Paris-même ? C’est mort nous dit « Hitchwiki » (site pour trouver les bons spots en autostop). Même pas peur ! Munis de nos sourires et de notre bonne volonté, nous arpentons les feux rouges à la recherche d’une voiture qui rejoints la périphérie … En trois voitures, nous arrivons Porte d’Orléans. Et là encore, la chance nous sourit, en quelques secondes, une voiture se stationne et quitte la capitale. Ciao Paris, bonjour la province… Plusieurs centaines de kilomètres parcourus, nous rencontrons Guy, un nomade devenu paysan. Rapidement, il nous propose de dormir chez lui, dans sa petite ferme au bout du chemin. Au beau milieu de la campagne, ça jazz de partout : poules, coqs, poussins, cochons, brebis, chèvres viennent nous accueillir. Alicia la compagne de Guy, nous fait découvrir ce petit havre de paix. Quel bonheur de passer de la grosse ville à la campagne… Et c’est avec plaisir que nous aidons au quotidien de la ferme : traire les chèvres, préparer la nourriture pour les animaux, préparation de confitures, …Il y en a pour tous les gouts… La vie du couple est simple, la réalité du terrain est rude, la sècheresse a appauvri les terres et rends plus difficile leur autonomie. Mais ils résistent, le plaisir de donner une vie de qualité à leurs animaux leur permettent d’avancer et de construire un nouveau monde. Nous quittons cet écrin de verdure pour le sud. Un couple de vacanciers aménage leur petite voiture afin que nous puissions embarquer, sacs sur les genoux, pour un bon bout de chemin. A peine sortis de la station service, la voiture fume… nous devons immédiatement quitter l’autoroute. C’est comme cela que nous avons avancé de 5km pour nous retrouver dans le pire endroit pour autostoppeurs… (c’est ce que nous pensions avant d’arriver au Canada, et nous n’avons pas encore vu les USA). Yahoouu, les montagnes, les gamelles ! Nous voici à Saint-Sulpice sur Lèze pour un nouveau stage comédie physique. « Un deux trois, un deux trois », nos clowns s’entremêlent, se retournent, se détournent … Jusqu’à envoyé tout valser ! Bref un numéro est né et il ne demande plus qu’à être joué ! Le Vercors à nos pieds, nous sommes en Terre connue. Marco et Conie, toujours au poste pour nous accueillir, « Nasdrovia » ! Nous passerons deux semaines dans le diois, lieu dans lequel nous nous sentons si bien, entourés de si belles personnes. Au menu : construction de Yourte, parquet flottant, armoire nous tombant sur la tête… Jo et Mirabelle sont sortis de nos sacs pour jouer dans un salon, dans la rue, dans un festival mais également dans un petit jardin au cœur des montagnes. Nous avons profité de la région pour revoir Nans (oui oui, celui de nus et culotés), que nous avons aidé à aménager son petit havres de vagabonds. Entre travail, pique-nique, spectacle, improvisations rappées, soirées animées de chansons, guitare et accordéon, … nous avons bien fêté l’anniversaire de Quentin en cette belle compagnie de Nans, son papa, ses voisins, Marco, Conie et la Maman d’Amandine… sans oublier tous les rêveurs croisé sur notre route durant ces quelques jours. Des rencontres qui remplissent les cœurs de bonheur, qui donnent du sens à la vie, des amitiés aussi fortes que les montagnes. Attachés à cette région et aux hommes… VRAIS, nous y reviendrons. Cap sur l’ouest, embarquons pour Brest. A la recherche d’hommes de la Mer, ce sont ceux de la Terre que nous découvrons. Bateau stop? Flop, nous prendrons l’avion ! Dès le premier port, l’envie d’embarquer nous manque fort… nous revoyons nos envies, nos objectifs,… passer un mois entourés de dauphins, l’idée nous plaisait bien, mais sommes-nous marins ? Nous réalisons que la lecture d’autres aventures nous y a amené , mais que cela ne correspond pas à notre réalité … Ce que nous désirons plus que tout c’est d’aller en Amérique au plus vite, Adieu Loïk, Aymeric et Soïzic.
C’est un pot de Confiture&Cie qui nous a aidé à signer notre embarcation. Pop tarts à l’horizon, de Bordeaux nous prendrons l’avion ! Les routes sont sinueuses et pleines de cahots, la voiture bringuebale, le moteur frissonne et l’aiguille du compteur a fait plus de mille fois le tour… La carriole s’arrête ici. Devant nous, des montagnes de poussière, de roche et de sable. L’eau se fait rare et les voitures aussi. Au milieu de tout ça, nous deux, pouces levés attendant désespérément une autre voiture pour arriver aux portes du désert … Une « ancêtre » de la poste française s’arrête et nous sautons dedans. Mais après quelques kilomètres, la voiture tousse et s’arrête net… Au beau milieu de « Walou », nous voilà en panne. Prêts à sortir pour pousser la voiture, les pilotes nous ordonnent de rester assis. Quelques coups d’accélérateurs, plusieurs coups d’embrayages et une prière, ouf ça redémarre !
Dans le désert au crépuscule, on s'assoit sur une dune, on n'entend rien, on ne voit rien et cependant quelque chose rayonne en vous.
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Janvier 2024
AuteursQuentin et Amandine, clowns voyageurs. Catégories |